Une association a même été créée : « De la terre à la bière », regroupant des acteurs au service de la bière bio bretonne.
Morgane, Tellen Du, Coreff bio, ou encore Sainte Colombe… Toutes ses bières bretonnes ont une particularité commune. Celle d’avoir été produites à base d’orge bio, issue de production bretonne. C’est une véritable filière locale qui a été ainsi mise en place pour la production de ces bières spécifiques, avec la constitution de l’association « De la terre à la bière », depuis maintenant 5 ans. « Certaines brasseries bretonnes, notamment Lancelot ou Coreff, souhaitaient s’approvisionner en orge bio originaire de Bretagne », raconte Michel Méheust, agriculteur et président de l’association.
De quoi intéresser les producteurs d’orge bio bretons. Et leur procurer un débouché. Même si, concède Michel Méheust, « l’acte est avant tout militant. On est dans la relocalisation de la production ».
Entre 150 et 200 tonnes d’orge bio par an
Aujourd’hui, ce sont une dizaine de producteurs et autant de brasseries, accompagnés d’un collecteur, qui font partie de « De la Terre à la Bière ». « Les producteurs sont présents sur les cinq départements de la Bretagne historique », explique Michel Meheust. Les brasseries également. « Il y a des adhérents assez importants comme Lancelot ou Coreff. Mais aussi des micro-brasseries, telle que la brasserie de Launay, dans les Côtes d’Armor, ou celle du Bouffay, à Carquefou en Loire-Atlantique », détaille Michel Méheust.
Le collecteur, l’entreprise Pinault de Pleugueneuc dans l’Ile et Vilaine, également membre de l’association, récupère la récolte d’orge, la trie, la stocke. Ce sont entre 150 et 200 tonnes qui sont ainsi produites par an. Cette production sera ensuite vendue environ 380 euros la tonne. La récolte est alors expédiée dans une malterie en Belgique. Car il n’y a pas de structure équivalente en France, notamment concernant les bières bio ! Dommage pour le bilan carbone des bières bretonnes…
« Nous n’avons malheureusement pas le choix. Une malterie ne serait de toute façon pas viable dans notre région », concède le président, qui revendique tout de même avant tout « un malt issu de l’agriculture biologique. Un malt breton ! ».
Un article réalisé par Anne Guédo pour notre partenaire Bretagne Durable, www.bretagne-durable.info